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Comment ne pas être surpris à la vue de la campagne publicitaire dans le métro parisien qui, par une mauvaise ironie, supplie les utilisateurs de laisser leur fauteuil à une vieille dame, de ne pas mettre ses pieds sur l’assise d’en face, de ne pas écouter de musique trop fort, de ne pas fumer ou encore de ne pas loucher du cœur sur sa voisine !

Oui, chers amis, nous en sommes arrivés à un niveau tel, qu’un service public est obligé de rappeler les bases de la vie en société, et, tel un code de bonne conduite, s'érige en gardien de la civilité !

En oubliant le savoir-vivre, on en oublie le sens de l’effort qui s’incarne par le sacrifice, la mortification et, par conséquent, l’amour du prochain. L’effort doit s’exercer au quotidien comme rempart aux vices, pansement à notre nature blessée et résistance à l’ensauvagement de notre société.

Dans un bus, nous nous levons pour laisser notre place, lorsqu’un supérieur rentre dans une pièce, nous nous levons, à la maison comme à l’école nous aidons avec générosité aux tâches ménagères, nous tenons la porte à une femme ou à un supérieur, nous vouvoyons volontiers.

Tel notre ami détective, vous me direz à l’issue de cette litanie : « Elémentaire mon cher Monsieur », élémentaire certes, mais pourtant nous ne pouvons nous empêcher de constater ce glissement progressif et transgressif qui embastille nos frères humains dans la basse-cour de l’incivilité et de la laideur .

 

Ce glissement les a conduits à mépriser la caissière, à rire de la vieille dame, à tapoter une reine comme l’on tapote le dos d’une vache au salon de l’agriculture, à tutoyer le pape comme l’on tutoie un vieux camarade.

Ce glissement est visible partout, et quelque soit le milieu, nous assistons à une négociation permanente avec les principes et règles de bienséance au prétexte de s’adapter, d’évoluer, de se moderniser. Au prétexte d’avoir « déjà reçu », le risque est aussi de se laisser aller, de tomber dans une espèce de relativisme et de ne plus avoir cette exigence pour soi dans la posture, dans les vêtements, dans le vocabulaire et dans toutes formes de relations sociales. La pente de la décadence n'épargne personne, "Ainsi donc, que celui qui croit être debout prenne garde de tomber" ( Corinthiens 10,12)

 

Réagissons à la décadence de notre société par le don et le sacrifice qui doivent se retrouver au centre de l’action de l’homme. Ces deux notions découlent certes du bon sens naturel mais sont grandies et glorifiées par la Foi, ignorée ou délaissée par nos contemporains « pour jouir sans entraves » des plaisirs de la vie.

L’individualisme, le matérialisme, le libéralisme et maintenant le triomphe du numérique, poussent les hommes à ne se satisfaire que de leurs intérêts propre : j’allonge mes pieds sur la banquette d’en face, je suis bien installé dans le métro alors qu’au loin j’aperçois une vieille femme debout qui tangue pour ne pas choir au premier coup de frein, j’écoute ma musique sans me soucier des personnes qui m’entourent, je raconte ma vie au téléphone sans me préoccuper de mon voisin…

Voici chers amis, chers parents, chers élèves et chers lecteurs, quelques exemples de la vie quotidienne tirés de l’observation et de faits bien trop fréquents. De ces cas, sachons prendre des leçons pratiques. La vie en société implique un sacrifice des plaisirs personnels pour œuvrer à l’harmonie sociale. L’effort permet de savoir vivre par les règles les plus élémentaires de civilité. Il permet la promptitude dans le service, la joie dans le don, le détachement par rapport au confort et aux choses de ce monde.

Eduquons la jeunesse à vivre de cet esprit de service et de sacrifice, d’effort et de civilité dans la joie et le renoncement. Ainsi verrons-nous renaitre les germes de la société chrétienne, gardienne de la charité, de l’amour du prochain et soucieuse du bien commun.

L’effort comme toute privation ne doit pas provoquer en nous grimaces et regrets, il doit être animé de la joie parfaite, celle qui fait rire les frivoles et qui suscite l'admiration des sages, celle qui ne fait pas souffrir mais celle qui édifie et qui fait qu’un jeune homme sera demain un homme.

 

L’effort et la civilité sont aussi une belle manière de témoigner auprès de nos contemporains de l’attachement que nous avons pour cette vie harmonieuse , pour marquer le respect que nous avons envers les anciens, les femmes, nos supérieurs et tous ceux qui composent le corps social. Témoigner c’est prêcher sans parler, c’est accomplir son devoir sans chercher de récompense, c’est agir sans avoir à se justifier.

Si le savoir-vivre est enseigné au lycée Saint- Augustin, ce n’est pas pour que les élèves adoptent une posture mondaine en société, mais pour témoigner et s’élever dans leur milieu familial, professionnel et amical. L’assimilation de ce cours devrait également leur permettre d’appréhender avec sérénité un entretien d’embauche, un rendez-vous professionnel ou toute sorte d’activité sociale. Dans la continuité de l’éducation familiale, nous souhaitons transmettre aux garçons cet art de vivre en société pour qu'ils puissent vivre non comme un animal sauvage mais comme un animal social.

Par son enseignement, sa pédagogie et les activités qu’il propose, le Lycée Saint-Augustin cherche donc à former des témoins de la charité, des gardiens de la tradition française, des héritiers du passé, des acteurs de l’avenir, des jeunes hommes délicats et virils afin de devenir les hommes dont l’Eglise et la France ont tant besoin.

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