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Aumonier Abbé Paul Giard, Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre

Chers parents,

 

En tant que prêtres, les membres de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre sont associés à un titre tout particulier aux missions que Jésus-Christ a confiées à son Eglise, ainsi que le rappelait Pie XII dans l’encyclique Mystici Corporis : Notre-Seigneur en effet « a communiqué aux Apôtres et à leurs successeurs un triple pouvoir : celui d’enseigner, celui de gouverner et celui de mener les hommes à la sainteté ; ces pouvoirs (…) constituent la loi fondamentale de toute l’Eglise. »

« Aujourd’hui, en pleine urgence éducative, le munus docendi de l’Eglise, exercé de façon concrète à travers le ministère de chaque prêtre, apparaît particulièrement important » relevait Benoît XVI lors d’une audience le 14 avril 2010. Et d’insister : « dans la préparation attentive de la prédication (…), dans l’effort de formation catéchétique, dans les écoles, dans les institutions académiques et, de manière particulière, à travers ce livre non écrit qu’est sa vie même, le prêtre est toujours "professeur", il enseigne. »

Cette situation d’urgence éducative mentionnée par Benoît XVI, les prêtres de la Fraternité Saint-Pierre en font l’expérience quotidienne : ils constatent, comme beaucoup de leurs paroissiens pères et mères de famille, l’échec du système scolaire, son incapacité à transmettre le savoir, souvent même dans ses aspects les plus élémentaires (lecture, calcul, orthographe), son incapacité à transmettre une culture qui dépasse la simple technique, son refus de prendre en compte l’intégralité de la personne humaine à éduquer, à élever au sens originel du mot. Plus grave enfin, son refus de Dieu, traduit par une volonté revendiquée d’isoler le domaine de la Foi de celui de la vie publique, introduisant ainsi une dichotomie préjudiciable dans l’esprit et la vie concrète des enfants et des jeunes.

« Il est nécessaire, rappelait pourtant le pape Pie XI dans l’encyclique Divini illius magistri, que tout l’enseignement, toute l’ordonnance de l’école, personnel, programme et livres, en tout genre de discipline soient régis par un esprit vraiment chrétien, sous la direction et la maternelle vigilance de l’Eglise, de telle façon que la religion soit le fondement et le couronnement de tout l’enseignement, à tous les degrés, non seulement élémentaire, mais moyen et supérieur. »

C’est qu’en effet la formation intégrale de la personne de l’enfant ou du jeune requiert une unité, une grande cohérence, qui ne peut (et ne doit) se faire qu’autour de la Vérité : une Vérité qui soit une, qui ne distingue pas deux pseudo-vérités soi-disant indépendantes : celle de la Foi et celle de la Raison ou de la science. Vouloir les séparer, c’est les détruire toutes les deux. Diviser la Vérité dans son enseignement : voilà ce qui, pour l’enfant ou l’adolescent, serait psychologiquement déstructurant, moralement pervers et métaphysiquement faux.

Cette cohérence, cette unité, dans la recherche de la Vérité est la condition de tout épanouissement vers le vrai bonheur, ainsi que le prérequis de tout apostolat véritable, cela à tous les âges de la vie. La joie naît de la Vérité, nous rappelle saint Augustin, et le vrai apôtre ne peut dès lors qu’être un véritable coopérateur de la Vérité. 

Or force est de constater que pour mener à bien un tel programme, pour fournir à notre jeunesse le lieu naturel propice à sa construction et à sa recherche de la vérité, il n’est pas vraiment d’autre alternative que de créer des écoles libres, c’est-à-dire libres de donner à Dieu la première place, libres d’organiser sous son regard les programmes et des méthodes adaptées, libres de recruter leurs enseignants, libres d’organiser leur emploi du temps, bref libres de choisir le meilleur pour leurs élèves. Quitte à renoncer à tout soutien financier de la part de l’état, et à bousculer les réticences et les peurs de nos contemporains, et même des chrétiens trop bien installés… 

C’est ce que nous nous employons à réaliser au lycée Saint-Augustin, c’est ce que nous entendons poursuivre sans dévier, avec la grâce de Dieu ! 

 

abbé Paul Giard,

aumônier

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