Chers parents,
« Ce n’est pas en me disant : “Seigneur, Seigneur !” qu’on entrera dans le royaume des Cieux,
mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux. » (Mt 7, 21)
Cette phrase, extraite de la fin du sermon sur la montagne, pourrait être inscrite au fronton de tous les établissements scolaires. En effet, au-delà de la finalité ultime que Notre Seigneur nous rappelle ici, il nous livre aussi une règle universelle pour notre vie quotidienne et pour l’éducation des jeunes qui nous sont confiés.
La parole -hormis celle du bon Dieu-, n’obtient pas par elle-même ce qu’elle exprime. Et la pensée encore moins ! Ce n’est pas parce que je pense réussir mon prochain devoir de français, ni même parce que je dis que je vais le réussir que cela va se produire. Il va me falloir traduire en actes, par un effort de ma volonté, ce que je souhaite obtenir : apprendre, comprendre, mémoriser, retranscrire par l’écrit ou oralement mon raisonnement, restituer le plus clairement possible mes connaissances. Ce qui est vrai dans le domaine scolaire l’est tout autant dans la construction de la personnalité. A l’âge du lycée la question se pose de savoir quel type d’homme je souhaite devenir, vers quel métier, vers quelle vocation éventuelle je me sens attiré.
Pour aider nos jeunes lycéens à répondre à ces interrogations essentielles qui vont donner un sens, une orientation à leur vie, il nous faut développer en eux le sens de l’effort, développer leur volonté personnelle à faire le bien. Car il ne suffit pas en effet de rêver devenir quelqu’un de bien ou espérer en sa réussite scolaire, il faut poser quotidiennement des petits actes concrets pour devenir meilleur !
La structuration de la volonté est un des grands défis de l’éducation. Donner le goût de l’effort, du dépassement de soi ne sont pas des actes réservés aux performances sportives, bien au contraire. Il s’agit plutôt pour nos jeunes de transposer dans la vie ordinaire tout ce qu’ils peuvent admirer dans les performances sportives acquises souvent au prix d’efforts, de sacrifices même et de dépassements impressionnants.
Le lycée est bien ce temps privilégié entre l’enfance et l’âge adulte où les vertus vont pouvoir s’enraciner quelque peu en chacun. A condition, bien évidemment d’y prendre part ! Toute la difficulté repose alors sur le fait d’aider le jeune à choisir lui-même le Bien, le Beau, le Vrai, à s’y attacher et à y tendre ensuite dans toutes les petites actions de la vie quotidienne. Du rangement de son casier, de ses affaires de cours en passant par la rapidité avec laquelle il se met au travail, en passant par sa maîtrise de la prise de parole au moment opportun, le lycéen va apprendre à devenir son propre chef. L’éducation est pour ainsi dire achevée lorsque le jeune effectue de lui-même, sans qu’il soit nécessaire de lui rappeler sans cesse, ces gestes concrets et qu’il ne se laisse pas aller à la facilité et au confort. La jeunesse est l’âge de la passion et de l’enthousiasme, pas de la nonchalance !
Il faut souligner enfin un dernier élément qui contribue grandement à forger la volonté personnelle. Il s’agit de l’exemple et de la force du groupe. Dans un lycée comme le nôtre où l’adhésion au projet est forte, le jeune est soutenu dans ses efforts par l’exemple de ses camarades, par la cohésion commune et encore plus si des amitiés émergent. Les efforts collectifs sont vraiment la somme des efforts individuels, une sorte de communion des saints du quotidien dans laquelle chacun contribue à élever l’ensemble par ses actes de volonté propre.
“Je voudrais”, n’a jamais rien fait.
“J’essaierai”, a fait de grandes choses.
“Je veux”, a fait des miracles.
R.P de Ravignan. s.j.
Stéphane Besson,
directeur